Archives pour la catégorie Actualités Malgaches

Danger : les tunnels d’Antananarivo

J’avais déjà parlé des risques d’effondrements au sein d’Antananarivo, capitale de Madagascar. Ces derniers jours, de nouvelles données sont tombés et m’ont incité à reposter sur ce point.

L’ambassade de France à Madagascar vient de publier un communiqué : ils déconseillent formellement de passer sous les tunnels d’Antananarivo jusqu’à nouvel ordre. Les terres ayant été fragilisées par la pluie, les risques d’effondrements des tunnels sont réels. Autre point, certaines sociétés ont fait passé un message similaire à leurs employés, leur recommandant formellement de ne pas passer par ces endroits et d’envisager un itinéraire alternatif.

Toutefois, la commune d’Antananarivo a publiée un démenti formel se basant sur une expertise réalisée par leurs techniciens. Il est difficile de savoir quel crédit apporter à ces informations. En effet mon avis serait plutôt que le gouvernement, dépassé par les événements, n’a simplement pas envie d’avoir à gérer un tel problème, qu’ils ne feront rien pour le résoudre, en espérant qu’il tiendra au moins le temps de leur mandat. et qu’il vaut mieux suivre les recommandations de l’ambassade.

Je vous propose ici des itinéraires alternatifs pour contourner les tunnels.
Il existe deux tunnels à Antananarivo. Le premier tunnel est dans une longue rue qui part de Anosy pour aller vers Analakely, passant sous la ville « intermédiaire ». ; de nombreux véhicules empruntent ce chemin et il n’est pas envisageable d’espérer en sortir rapidement en cas d’effondrement. Je vous conseille plutôt de prendre la rue qui monte vers Isoraka, de tourner à gauche vers le Manson, et de tourner ensuite vers Ampasamadinika pour arriver à Tsaralalana et finalement Analakely.

Le deuxième tunnel part d’Ambohijatovo, passe sous la haute ville pour rejoindre la route circulaire : Ankadivato, Antsakaviro. Moins encombré que le premier tunnel, il est toutefois le plus sujet à risque d’effondrement. Il est donc fortement recommandé de passer par un de ces itinéraires :
1) remonter Analakely vers la gare de soarano, tourner vers Behoririka. Continuer vers Antaninandro devant les 3 métis, pour rejoindre ensuite la route circulaire au nord à l’entrée de Besarety.
2) Remonter vers la haute ville (Ambatonakanga, Ambatovinaky), et devant la JIRAMA, tourner à gauche pour redescendre par Faravohitra vers d’Antaninandro devant les 3 métis. Ensuite, comme et rejoindre la route circulaire au nord à l’entrée de Besarety.
3) Rejoindre Tsimbazaza, au sud du palais des sports de Mahamasina, et continuer jusqu’à rejoindre la route circulaire au sud.

Le lien vers l’avis de l’ambassade de France se trouve ici.

Bilan sur le passage du cyclone

Suite à cet article sur l’alerte cyclonique à Antananarivo, revenons plus en détail sur la traversée du cyclone Chedza.

Le cyclone Chedza à Madagascar

Chedza est parti du Mozambique, entrant à Madagascar en dévastant la ville de Morondava. Traversant Madagascar d’ouest en est, il est passé par la ville de Fianarantsoa, avant de sortir par Mananjary pour se diriger vers le sud, épargnant ainsi La Réunion. Antananarivo ne s’est ainsi pas trouvé sur le route direct du cyclone, et n’en a senti que les effets secondaires.

En particulier, les inondations ont fait parler d’elles dans la capitale malgache. En effet, le cyclone a été accompagné d’une semaine de pluies constantes dans une large zone de plusieurs centaines de kilomètres, qui ont fait monter de manière alarmante le niveau des eaux dans certains quartiers de la ville, parfois à plus d’un mètre au dessus du sol. On compte plusieurs morts et plus de 50 000 sinistrés. Rappelons que les eaux stagnantes peuvent être un véritable problème d’hygiène à Madagascar, et la source de parasites et maladies bactériennes.

Les inondations à Ampefiloha, Antananarivo
Les inondations à Ampefiloha, Antananarivo

Bilan

Les derniers bilans provisoires, publiés le 21/01/2015, font état de plus de 50 morts et 120 000 sinistrés. Les destructions d’habitations sont nombreuses, quoique, les habitants des côtes logent dans des maisons en bois qui peuvent être reconstruites rapidement, comme par exemple cette maison de l’est :

Les cyclones

L’Organisation Météorologique mondiale classe les tempêtes des tropiques selon la puissance du vent. Ainsi, on considère les cyclones comme les perturbations les plus fortes avec des vents à partir 118 km/heure pour les plus faibles, à des vitesses au delà de 212km pour les plus forts. Les tempêtes tropicales (de 63km/h à 117 Km/h) viennent ensuite, suivies par les dépressions tropicales (en dessous de 62 Km/h).

Un cyclone se forme sur les mers des tropiques , et constitue une grande masse de vapeur convergente en spirale vers son oeil, engloutissant de l’air humide et chaud, et l’éjectant en haute altitude. Cette énorme masse peut prendre une taille conséquente, certains d’entre eux pouvant atteindre le millier de kilomètres. A noter que autant la masse nuageuse est une vraie tempête tropicale , accompagné de forts vents et pluies, autant l’oeil est une zone calme.

Photo météo France : cyclone Chedza
Photo météo France : cyclone Chedza sur Madagascar

Les cyclones sont des phénomènes météorologiques dont les malgaches souffrent régulièrement. Toutefois, ils ne frappent que rarement la capitale malgache de plein fouet. Un cyclone est avant tout un phénomène maritime, et ne peut se former qu’au dessus d’une mer chaude , minimum 27°C. Lors de son périple, la traversée d’une terre atténue fortement sa puissance, notamment à Madagascar , une île tout en relief avec un point culminant à 2000m à Antsirabe. Les côtes malgaches sont donc ceux qui en souffrent le plus.

Prévisions

La saison cyclonique 2014/2015 à Madagascar s’annonce active avec et proche de la normale climatologique avec 1 à 3 perturbations pouvant atterrir sur les côtes, dont 1 à 2 pourraient atteindre le stade de cyclone tropical.

L’année 2014/2015 sera plutôt généreuse en terme de dépressions tropicales, avec quelques unes pouvant devenir des cyclones et atteindre des territoires. Je vous cite ici les noms de ceux risquant de toucher Madagascar ou les territoires à proximité.
Madagascar : Diamontra, Quenelle
Afrique du Sud : Glenda, Oscar
Mozambique : Roselina, Lugenda
Ile Maurice/Réunion : Tarik, Nathan, Yolande

N’hésitez pas à consulter cette page pour en savoir plus sur la saison des pluies à Madagascar.

Arrivée d’un cyclone

On signale un cyclone en approche à Madagascar. Il devrait arriver cette nuit sur la grande île et dévaster Morondava… Il prendra ensuite la direction de Fianarantsoa, et finira son périple à Madagascar par la côte Est à Mananjary.

Attention à vous, prenez vos précautions car les prochains jours risquent de secouer un peu.

Je ferai un article plus détaillé sur les cyclones à Madagascar prochainement.

Effondrements à Antananarivo

Lors du passage du cyclone en début de mois de janvier 2015, les malgaches, les touristes et les expatriés à Antananarivo auront tous certainement remarqué un dérèglement météorologique. Si vous vous souvenez de mes précédents articles sur la saison des pluies alors vous savez déjà que les principales précipitations ont lieu le soir et la nuit, après une journée cuisante. Néanmoins, en cette période, les journées étaient fortes couvertes, comme une journée d’automne française.

Antananarivo a été la cible de fortes pluies pendant plusieurs jours. Les pluies ont fragilisé le sol de la capitale malgache. Ces derniers jours, j’entends de plus en plus parler d’effondrements au sein de la ville d’Antananarivo.

Je connais pas exemple, deux personnes qui ont du quitter leur maison à cause d’un effondrement dans le quartier d’Ambatonakanga. Le premier a été évacué par les pompiers, et le deuxième a évacué sa maison par précaution, suite à une expertise menée par l’ambassade de France, estimant que l’effondrement pourrait se poursuivre jusque là.

Maintenant, on parle de plus en plus du tunnel près du cinéma d’Analakely. Dans ce tunnel, qui est pourtant très fréquenté, on observe de nombreuses fuites d’eau et fissures sur le plafond. La Commune Urbaine d’Antananarivo vient de demander aux mendiants qui avaient élu domicile dans ce tunnel de l’évacuer. Son effondrement pourrait bien être imminent.

Pour ma part, qui suit motard, je ne passerai plus par ce quartier. Je ferai un détour par la ville intermédiaire, dans le quartier d’Isoraka.

Jours fériés annulés

Anciennement férié, le 11 décembre a été  déclaré jour ouvré quelques jours avant son arrivée . Retour sur un événement pour le moins étrange pour un oeil étranger…

Le 11 décembre a été déclaré férié très récemment , en 2011 : il s’agit du jour ou Andry Rajoelina a déclaré la fin de sa pseudo-transition et l’avènement d’une soi-disant quatrième république. Je ne suis pas sur ce blog pour faire de la politique, alors libre à chacun de juger si ça se justifie ou non (même si j’ai un avis bien tranché). Ce qui est intéressant, c’est que son coté peu traditionnel ne l’a pas placé au sommet des habitudes malgaches. Et c’est plutôt une bonne chose !  Tout comme son compère le 14 octobre, il a été rayé des calendriers sans que ça fasse le moindre remous.

Enfin, je parle un peu vite. Il semblerait que ca ne soit pas du gout de tous le monde ! http://www.midi-madagasikara.mg/a-la-une/2014/12/10/retour-en-force-dandry-rajoelina-manif-du-mapar-contre-les-actes-anticonstitutionnels-du-regime/

Espérons que Noël et le jour de l’an ne fassent pas les frais de règlements de comptes politiques ^^ … Joyeuses fêtes à tous !

 

 

 

 

Antananarivo délestée

Jirama
Jirama

Depuis quelques jours, des délestages de plus en plus fréquents et longs font leur apparition dans la capitale. Les Malgaches sont habitués à ces coupures intempestives, mais  le phénomène prend une ampleur inhabituelle.

Petit retour sur ce qu’on appelle précisément un délestage. La JIRAMA, (« Jira Sy Rano Malagasy » = « Electricité et Eau Malgache ») procède régulièrement à des coupures volontaires de l’électricité dans les villes du pays. Ces coupures se font par quartiers et par période , avec des cycles de rotations.  Les heureux élus d’un délestage sont choisis selon leur « importance », les critères de l’importance étant très subjectifs. Par exemple, le quartier du palais présidentiel ou des ministres feront (très) rarement l’objet d’un délestage. Mais n’allez pas raconter ça aux habitants de la ville isolée de Sambava, qui ont de l’électricité trois heures par jour à peine. De même, n’allez pas penser que la présence d’un hôpital à proximité de voter domicile vous donnera un passe-droit.

Pourquoi une telle situation ? La JIRAMA n’est simplement pas en mesure de financer le carburant nécessaire pour alimenter ses centrales en continu, et les délestages réguliers sont la seule solution pour permettre d’alimenter la ville. La faute à de gros payeurs qui n’ont pas réglé leurs factures lors de leur mandat. Enfin, toujours est-il que cette désagréable habitude faisant partie du transfert lors de la passation de pouvoirs, la malheureuse JIRAMA est aujourd’hui endettée jusqu’au cou.

Si ça n’était qu’un problème d’électricité, cela pourrait être encore gérable : la majorité des entreprises ont des groupes électrogènes, les gens utilisent surtout le charbon et n’ont pas besoin de chauffage (29° aujourd’hui), et n’ont pas l’habitude de se coucher tard. Mais, il semblerait que ces derniers jours, l’eau viennent aussi à manquer . La guerre de l’eau, comme le titrait l’express de Madagascar , est en marche.

Prions pour que Antananarivo ne ressemble pas à Sambava d’ici peu …

Ebola

Cela fait des mois qu’on entend parler d’Ebola. « La pire pandémie que l’Afrique ait connue » par ici, « le risque sanitaire mondial par là », « nous allons tous crever » et j’en passe et des meilleurs. Bon, qu’en est il vraiment ?

Il y a quelques semaines de ça, une polémique a pris de l’envergure , ici à Tananarive. Non, ce n’est pas la sortie d’un livre écrit par la femme d’un DJ, mais bien l’arrivée d’un pauvre bateau qui a suscité tout ce foin.
http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/economie/virus-ebola-un-bateau-suspect-debarque-a-toamasina-16599

Il y a quelques jours, des personnes ont du se soumettre à examen médical, visant à prendre la température corporelle juste avant de sortir de l’aéroport de Tananarive. Bien que je ne doute pas des capacités de l’aéroport à isoler et fournir les soins adéquats en urgence (blague), je suis sceptique sur la fiabilité de cette mesure. Bon , je ne suis pas médecin, je suis plutôt matheux de formation en fait. Et sur ce coup, quelque chose me dit que les conditions suffisantes ne sont pas toutes vérifiées.

Ebola, une maladie qui apparait environ tous les dix ans, qui est survenue d’on ne sait ou en 1976, qui fait quelques centaines de victimes à chaque fois, et qui a fait 2000 victimes en moins d’un an. Et là , ca serait une menace sanitaire à l’echelle mondiale ? On va tous crever ? Foutaises.

Ou je veux en venir ? Pour ma part, je pense que le risque de voir débouler le virus à Mada est nul, à moins qu’on l’y amène délibérément. Et même dans ce cas, je pense sérieusement que ce n’est pas la pire menace de santé que le monde ait à craindre. Je vous partage cet excellent article sur le sujet :
http://www.santenatureinnovation.com/ebola-le-mensonge-generalise/

Antananarivo sous les criquets

En ce jeudi 28 Aout, tous les habitants de Tananarive ont pu assister à une scène très rare. Deux essaims de criquets dont la population est estimée à plusieurs milliards d’individus, ont en effet survolé la ville durant plusieurs heures.

Criquets d'ampefiloha
Criquets dans le ciel d’Ampefiloha, Tananarive

Les criquets migrateurs sont un véritable fléau pour l’économie malgache, notamment à cause de leurs dégâts sur l’agriculture. Cela fait plusieurs mois que l’invasion acridienne persiste, malgré les efforts pour l’éradiquer. Selon le FAO, plus d’un million d’hectares ont été traités, et plusieurs milliers resteraient encore à faire. Le problème, dit-on, serait le manque de moyens financiers, ainsi que les fortes températures qui ont réchauffé la capitale ces derniers jours.

Gros plan
Gros plan

Vendredi matin, la ville semblait avoir retrouvé son calme, une petite nuée seulement ayant occupé le ciel vers 12h. Toutefois, la ville regorgeait dans ses entrailles des restes de l’invasion de la veille, que ce soit sur les balcons, les trottoirs ou dans les estomacs.

Hasard pour certains, certitudes pour d’autres. La croyance dans les présages est profondément ancrée dans la culture, et un nuage de criquets est toujours perçu comme un mauvais signe, annonciateur de calamités. Toutefois, celui-ci n’as pas fait le malheur de tout le monde. Il a été l’occasion pour les habitants de prendre d’impressionnantes photos du ballet aérien, et pour d’autres d’agrémenter leur repas du soir, voire de monter une affaire éphémère. Les criquets volants à basse altitude ou recouvrant le sol sont en effet aisément capturés par la population.

Les invasions de criquets ne sont pas rares en Afrique. La dernière invasion acridienne à Antananarivo remonte à 1998, année bien calme sur le plan politique pour Madagascar.