La sécurité à Madagascar

Je suppose que pour un européen, Madagascar ne serait pas une destination phare de prime abord, mais lorsque l’on ose franchir le pas et se lancer dans les préparatifs du voyage,  le type d’informations qu’on recherche assez vite concerne la sécurité et son intégrité personnelle.

On trouve alors une foule de sites à ce propos : parmi les  sources les plus consultées, viennent le site de l’ambassade de France et le guide du routard. Et alors là c’est le drame. Qui aurait envie de venir à Madagascar après avoir lu la page « sécurité » ? Bon je ne vais pas cracher dans la soupe, il y a des points sur lesquels ils ont raison.  Mais, la situation n’est pas aussi dramatique que tel que c’est décrit. J’entends par cette article rassurer les voyageurs intéressés sur les conditions de sécurité à Madagascar, qui ne sont pas aussi infernales que ce que l’on pourrait croire. Il y a simplement quelques repères à prendre.

La délinquance et les agressions

Il est vrai que les conditions de sécurité à Madagascar n’étaient pas les mêmes vingtaine d’année. Mais est ce pour autant un enfer ? Bien sûr que non. En vérité , ces dégradations concernent bien plus l’expatrié que le touriste de passage, qui lui, n’y verra que du feu.

Agressions à domicile

Un exemple de dégradation est l’apparition de braquages à main armée dans les domiciles. D’une part, ce type de méfait ne touche que les riches résidents , et très souvent malgaches ou chinois, vivant dans de très luxueuses villas dans les quartiers résidentiels : Ambatobe, Ivandry pour ne citer que eux. Les hotels ne sont jamais ciblés.

D’autre part, il est assez peu courant que les bandits fassent la tournée des grands ducs dans ces quartiers comme un étudient ferait la tournée des bars. Non, en réalité, il s’agit de braquages préparés à l’avance, soigneusement planifiés. Les voleurs ne se déplacent pas pour rien et savent qu’une grosse somme d’argent est à prendre, par exemple, suite à la vente d’un véhicule. En fin, il est un fait, c’est que les bandits, même s’ils n’auront aucun scrupule à tuer un ancien général malgache, ne tuent pas les vazaha.

Lieux touristiques à éviter

On peut lire également que les agressions dans les lieux touristiques, tels que les parcs nationaux, sont en recrudescence. C’est loin d’être le cas. La plupart des lieux touristiques malgaches sont safe. En vrai, cette recommandation ne touche que principalement deux parcs : La Montagne d’Ambre et l’Ankarana, près de Diego Suarez. Il est vrai que ces deux parcs présentent une menace. Mais, d’un point de vue touristique, ces deux parcs ne devraient pas être une priorité pour un européen de passage. La montagne d’Ambre est simplement sans intérêt, car une balade dans la forêt de Compiègne reviendrait au même. Quant à l’Ankarana, je suggérerais plutôt de visiter les Tsingy de Behamara, dans l’Ouest, près de Morondava, qui peuvent être couplés à une visite de l’allée des baobabs (et tout ça, en moins d’une semaine).

La Tsiribina, rivière que l’on pouvait autrefois descendre en pirogue, est également l’objet d’un banditisme occasionnel. Bien que des connaissances l’ont faites sans danger, je le déconseille également. Rassurez vous, il y a toujours possibilité de faire de la pirogue sur le canal des Pangalanes.

Quand aux plages, je pense qu’il n’y a simplement rien à craindre à ce sujet !  Un touriste se rendra en effet sur les plages des hôtels, à Sainte Marie, Mahambo, ou bien Ifaty… En ces lieux , il n’y a pas de danger, étant données que les plages sont exploitées par les hôtels, sous l’oeil attentif de leurs gardiens. En vérité, seuls quelques plages sont réellement mal fréquentées, par exemple, la plage de la batterie à Tuléar. Mais franchement, qui aurait envie d’aller à la plage à Tuléar ? Cette ville est dénuée d’intérêt, et il est bien mieux de prendre deux trois jours de plus pour aller vers Ifaty ou Anakao.

La sécurité en ville

Tananarive

J’avais déjà parlé des conditions de sécurité à Tananarive. Bon, il faut bien avouer que les préconisations de l’Ambassade sur ce point sont proches de la réalité (ce qui n’a pas toujours été le ca
sont mal fréquentées, et les voleurs y sont bien présents. L’ennui, c’est que eux ont l’oeil pour repérer et distinguer le touriste d’un résident. Ils pourront vous suivre et tenter de vous arracher votre sac ou votre appareil photo si vous n’êtes pas vigilant.

Ces voleurs sont bien organisés. Ils opèrent par deux ou par trois. Un ou deux vous suivent, l’un vous bloque le passage, l’autre vous arrache votre sac et s’enfuit en courant. Et c’est là que la magie opère. Le voleur a en effet deux couches de vêtements sur lui. Lorsqu’ils a commit leur méfait, il s’enfuit dans une rue, passe le sac à son troisième complice qui part comme si de rien n’était, pendant que le premier enlève simplement sa première couche de vêtements, le rendant ainsi méconnaissable aux yeux des témoins.

Pourquoi tant de précautions ? Pour comprendre, il faut connaître la justice malgache. Gangrénée par la corruption, et par la fainéantise des magistrats qui sont plus préoccupés par leurs faibles salaires et les pots-de-vins, il est tout simplement impossible qu’elle arrive à faire condamner de manière juste un bandit. C’est pourquoi, comme dans de nombreux pays d’Afrique, il existe la « justice populaire ». C’est très simple : le voleur , s’il est pris, sera passé à tabac et brulé vif par une foule en furie. Exemple d’actualité sur un lynchage typique, dans la ville d’Antsiranana (Diego-Suarez) : (http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/antsiranana-un-presume-cambrioleur-brule-vif-11743)

Ainsi, les voleurs, même si vos objets les intéressent, ne prendront pas de risques inutiles, et si vous êtes vigilant, tout se passera bien. Etre vigilant, c’est quoi ? Simplement ne pas donner envie au voleur de vous suivre après vous avoir repéré, et se confondre dans la masse :
– ne pas exhiber d’objets de valeurs : téléphone, appareil photo …
– ne pas tenir sur soi un sac attirant l’attention , tenu trop fermement
– diviser votre argent dans plusieurs poches, au lieu de tout réunir dans un sac trop en évidence
– d’ailleurs, ne prendre qu’une petite somme sur soi
– Changer ses devises uniquement dans les banques ou les agences et non à Analakely
– et enfin, avoir une apparence simple, sans signe extérieure de richesse : pas de bijoux, de montres, etc.

Autres précautions à prendre

Je vous parlais de repères en débuts d’article. Ces quelques règles, énoncées ci-dessous, sont des précautions à respecter impérativement. Si vous faîtes attention à ça, il n’y a rien à craindre.

  • Déplacements à pied : A Tana, proscrits après 18h (Taxi obligatoire). Antsirabe, Ambositra, il est possible de marcher dans la rue principale jusque 21H environ. A Diego Suarez, il est possible de marcher tard le soir dans la ville, tant que vous restez dans l’avenue principale. A Tamatave/Mahajunga, il est déconseillé de rester tard le soir près du port si vous n’êtes pas un groupe de 5 ou 6 personnes – et il est déconseillé de marcher à pied dans les autres rues.
  • Fermer portes et vitres après installation dans un véhicule, de jour comme de nuit. Notemment, éviter de sortir un téléphone dans un taxi, les voleurs sont habiles pour attraper les sacs et les téléphones par les fenêtres.
  • Ne pas se promener la nuit dans les quartiers périphériques des cités ou sur les routes interurbaines la nuit ; éviter les déplacements en ville aux heures tardives. Exception pour Ivato, ou il est nécessaire de circuler tard pour prendre l’avion (c’est sans danger).
  • En cas d’agression, n’opposer aucune résistance. Adopter une attitude exempte de tout geste brusque, de cris et de paroles inutiles (il est conseillé d’avoir sur soi une petite somme d’argent pour éviter une réaction de frustration de la part des voleurs). Anticiper au mieux les exigences des agresseurs pour que l’agression soit la plus brève possible.
    Après une agression, porter plainte auprès du commissariat de police ou de la brigade de gendarmerie, noter le numéro de la plainte, déclarer les objets et les documents volés. Appeler le consulat.
  • Eviter tout comportement aggressif à l’égard de la population. Ceci peut dégénérer en un attroupement incontrôlable.

Sources :
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays/madagascar-12283/

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