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Un Noël sans (em)bûches

Cela va faire maintenant trois ans que je suis arrivé à Madagascar, depuis février 2012. Depuis cette date, deux Noël se sont écoulés, et pourtant ça n’est qu’aujourd’hui que je découvre réellement comment se passe Noël ici. En 2012, je ne connaissais encore que le petit groupe de VIE jet-setters (promis, je ferai un article à ce sujet un jour), et , en bon VIE isolé de la vie malgache que j’étais, j’ai passé un réveillon de Noël très franco-français entre français. En 2013, c’est simple, j’étais en France. En 2014, c’est la bonne.

Déjà, qu’est ce que j’ai fait ? Simplement, nous sommes allés au Colbert pour faire un repas de Noël en amoureux, parce que d’une part j’avais jamais mangé là bas, et d’autre part leur menu de Noël avait l’air … appétissant. Bref, sur la route, ce fut l’occasion de voir à quoi s’affairait la population malgache un 24 décembre. Quel choc.

Pour la catégorie de population la plus démunie, rien ne change. Le 24-25 décembre sont deux jours comme les autres, ou chacun est occupé à son activité de survie : vente à la sauvette dans les rues, préparation de masikitas, mendicité … La ville est toujours aussi sale, les gens courent toujours autant dans tous les sens, et les décorations de Noël sont minimalistes : simplement, quelques guirlandes aux couleurs du pays autour du lac Anosy… En somme, un jour comme les autres. Personne ne semble pré-occupé par le repas de réveillon et les cadeaux à poser au pied du sapin. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir les décorations ostentatoires des Champs-Elysées.

La population de classe « moyenne », si j’ose dire, est la plus représentative de la manière dont Noël est vécu à Madagascar. On observe dans les rues le même cérémonial que le dimanche : les gens se mettent sur leur 31 , et vont à l’Eglise ou s’y déroule la messe de Noël , et une représentation de crèche avec des enfants. Les gens ne font pas de repas. Ici, Noël a conservé un coté traditionnel : on ne s’empiffre pas de dinde aux marrons en attendant le père Noël de Coca-cola sans même penser au divin enfant, mais on assiste à la messe, comme le ferait un véritable chrétien.

Le 25 est un jour tout aussi conservateur : les gens se rendent à l’Eglise, et font un repas simple en famille : riz et volaille , qui aura été offerte en cadeau par l’employeur.

Noêl à Madagascar revêt enfin un dernier aspect : l’insécurité. La foule présente en pleine nuit dans les rues en se rendant dans les églises sont des proies faciles. Et les voleurs au coin des rues ne se font pas prier pour les détrousser.

Enfin, moi personnellement , je ne suis pas trop messe de Noël. Je ne suis même pas chrétien d’ailleurs. Notre petit restaurant a été un fort bon moment, même si une fois encore, je me dis que je ne dois vraiment pas être fait pour la cuisine gastronomique.

Un lundi bouchonné

Aujourd’hui, un jour comme les autres. Vraiment ? C’est ce que j’aurai pu croire, un lundi matin, du travail, et une belle journée chaude qui s’annonce. Que nenni. Un évènement survenu le samedi dans la soirée en avait déjà décidé autrement. Ma serrure flambante neuve, changée il y a peine deux semaines, était sortie de la porte avec la clé.

Après avoir contacté le serrurier, celui-ci m’explique qu’il pourra passer à 13h pétantes pour me donner la nouvelle clé. Évidemment, moi je ne travaille pas à côté de chez moi. J’ai quatre km de moto qui m’attendent pour aller chercher le précieux sésame. Pardon, j’ai quatre kilomètres de moto qui m’attendent dans les bouchons de Tana.

L’avantage d’avoir une moto, c’est qu’on peut zigzaguer entre les voitures et les bus qui semblent attendre là depuis le petit matin. Mais bon, il faut en avoir envie, entre le soleil cuisant et la pollution que ça dégage. Arriver à Analakely à 13h, c’est comme si on traversait un champ ou on y a planté des bus. Comme si ces bus poussaient là depuis la nuit des temps, et leur immobilité complète durant des heures donnent l’impression qu’ils pourraient rester ici durant l’éternité.

Une éternité, en tout cas c’est le temps qu’il m’a fallu pour couvrir la malheureuse distance, même en faisant un petit détour par un itinéraire plus « dégagé » . Y’a pas à dire, vive la circulation à Tana.

Pour la petite histoire, j’écris ce poste en attendant encore son arrivée. Prions pour qu’il n’arrive pas à 15h, sinon je ne vais pas arriver au taf avant la nuit tombée.

Jours fériés annulés

Anciennement férié, le 11 décembre a été  déclaré jour ouvré quelques jours avant son arrivée . Retour sur un événement pour le moins étrange pour un oeil étranger…

Le 11 décembre a été déclaré férié très récemment , en 2011 : il s’agit du jour ou Andry Rajoelina a déclaré la fin de sa pseudo-transition et l’avènement d’une soi-disant quatrième république. Je ne suis pas sur ce blog pour faire de la politique, alors libre à chacun de juger si ça se justifie ou non (même si j’ai un avis bien tranché). Ce qui est intéressant, c’est que son coté peu traditionnel ne l’a pas placé au sommet des habitudes malgaches. Et c’est plutôt une bonne chose !  Tout comme son compère le 14 octobre, il a été rayé des calendriers sans que ça fasse le moindre remous.

Enfin, je parle un peu vite. Il semblerait que ca ne soit pas du gout de tous le monde ! http://www.midi-madagasikara.mg/a-la-une/2014/12/10/retour-en-force-dandry-rajoelina-manif-du-mapar-contre-les-actes-anticonstitutionnels-du-regime/

Espérons que Noël et le jour de l’an ne fassent pas les frais de règlements de comptes politiques ^^ … Joyeuses fêtes à tous !

 

 

 

 

Antananarivo délestée

Jirama
Jirama

Depuis quelques jours, des délestages de plus en plus fréquents et longs font leur apparition dans la capitale. Les Malgaches sont habitués à ces coupures intempestives, mais  le phénomène prend une ampleur inhabituelle.

Petit retour sur ce qu’on appelle précisément un délestage. La JIRAMA, (« Jira Sy Rano Malagasy » = « Electricité et Eau Malgache ») procède régulièrement à des coupures volontaires de l’électricité dans les villes du pays. Ces coupures se font par quartiers et par période , avec des cycles de rotations.  Les heureux élus d’un délestage sont choisis selon leur « importance », les critères de l’importance étant très subjectifs. Par exemple, le quartier du palais présidentiel ou des ministres feront (très) rarement l’objet d’un délestage. Mais n’allez pas raconter ça aux habitants de la ville isolée de Sambava, qui ont de l’électricité trois heures par jour à peine. De même, n’allez pas penser que la présence d’un hôpital à proximité de voter domicile vous donnera un passe-droit.

Pourquoi une telle situation ? La JIRAMA n’est simplement pas en mesure de financer le carburant nécessaire pour alimenter ses centrales en continu, et les délestages réguliers sont la seule solution pour permettre d’alimenter la ville. La faute à de gros payeurs qui n’ont pas réglé leurs factures lors de leur mandat. Enfin, toujours est-il que cette désagréable habitude faisant partie du transfert lors de la passation de pouvoirs, la malheureuse JIRAMA est aujourd’hui endettée jusqu’au cou.

Si ça n’était qu’un problème d’électricité, cela pourrait être encore gérable : la majorité des entreprises ont des groupes électrogènes, les gens utilisent surtout le charbon et n’ont pas besoin de chauffage (29° aujourd’hui), et n’ont pas l’habitude de se coucher tard. Mais, il semblerait que ces derniers jours, l’eau viennent aussi à manquer . La guerre de l’eau, comme le titrait l’express de Madagascar , est en marche.

Prions pour que Antananarivo ne ressemble pas à Sambava d’ici peu …

Les jus naturels

Spécialité du coin, les jus naturels sont présents partout à Madagascar : que ce soit dans la gargotte du coin de la rue ,  le vendeur ambulant (mais à prendre avec modération) ou dans le bon restau du coin.

Pourquoi naturel ? Il est pressé le jour même, puis glacé, et vendu ensuite pour 500 Ar ou 1000 Ar le verre (environ 30 centimes d’euros). Il s’agit de jus de fruits sans produits chimiques quels qu’ils soient , mais ceux vendus dans la rue sot peut être un peu plus dilués.

Petit clin d’oeil à l’écologie, les bouteilles vides en plastiques ne se jettent pas mais se revendent car les « fabriquants » sont toujours à l’affut de bouteilles neuves pour contenir leur précieux produits.

Tout ça pour dire, ca fait quand même du bien de boire un vrai  jus de fruits frais quand il fait chaud, chose qui est difficilement possible en Europe, à moins d’acheter les produits conditionnés en supermarché (beurk).

La saison des pluies

Hier soir , en sortant du travail, nous étions devant l’immeuble des locaux ARO, en nous demandant quelle allait être notre prochaine destination. Aller manger ? Ou rentrer maintenant ? Finalement nous décidâmes d’écouter le bruit gargouillant de nos estomacs affamés et de nous précipiter vers un de nos restaurants habituels (réputé, du moins pour nous, pour ses légendaires triples croques-monsieurs et feuilletés noyés dans des sauces au potentiel nutritif plutôt … avantageux).

En plein milieu du repas se produisit un évènement qui, même s’il reste plutôt anodin pour la plupart des gens, n’était pas de la meilleure venue pour nous : la pluie. Pas la petite pluie nordique, mais la VRAIE pluie. Tropicale , avec tout ce qu’il faut.

Je conduis une moto.

Petit problème à Tananarive, Les eaux sont parfois longues à évacuer.

Conduire une moto en pleine nuit à Tananarive sous une pluie tropicale peut devenir toute une aventure. Les routes goudronnées de la ville sont facilement recouvertes d’eaux. Chaque intersection est une nouvelle épreuve, car il est impossible de savoir quelle quantité d’eau va surgir au prochain virage. A certains endroits, disons Besarety par exemple, des petites mares se forment et recouvrent intégralement la chaussée avec un demi-mètre de profondeur. Les nombreux 4×4 qui circulent en ville n’ont aucune pitié pour rouler et entrainer l’eau avec lui. Une vague se forme alors et s’empresse de mouiller jusqu’au bas-ventre le pauvre motard perdu qui cherchait juste à distinguer au loin dans l’obscurité Tananarivienne si la route était encore praticable ou non.

Et hop, un pantalon qui part directement dans la machine à laver.

Galères de visas …

Ca y est , j’ai signé mon contrat de travail en CDI avec ma société, pour une durée indeterminée. A moi l’aventure …

Autant venir pour le tourisme est TRES facile (le visa est fourni à l’aéroport de tananarive), obtenir un visa travailleur pour Madagascar est tout sauf simple.  Si vous voyez les douze travaux d’Asterix …

Première étape. Il faut réunir de nombreux papiers afin de déposer un simple dossier à L’EDBM : contrat de travail, certificat d’existence de l’entreprise, attestation de travail du salarié, fiche de renseignements sur le salarié, certificat de résidence officiel fourni par le fokontany avec une photo tamponnée, plus toutes les photocopies de tous les documents d’identité possibles : passeport, anciens visas, etc. Mais ce n’est que le début des galères, car cette procédure ne fournit en résultat qu’une simple attestation de demande d’autorisation de travail. Ouch ! On est encore loin.

Armé de ce précieux document, il faut que je me rue  à l’assaut de l’ambassade de Madagascar à Paris, afin de déposer un dossier pour un visa transformable. Parmi les pièces réclamées : une partie de celles déjà réclamées ci-dessus, plus une attestation de logement, un casier judiciaire vide, et un billet d’avion aller retour. Le visa s’obtient en une semaine . C’est fini me dirait vous ? Que nenni , gniark! Ce visa ne dure qu’un mois.

De retour à Madagascar, il faut à nouveau se rendre à l’EDBM. Armé de mon via provisoire, des pièces déjà cités ci dessus, plus une bonne dizaine d’autres… MAIS , car il faut toujours un mais, il faut avant passer à la préfecture , afin de demander …. je ne sais plus quoi. Une énième paperasse, certifiée conforme, n’est ce pas.

Et ensuite, après toutes ces péripéties, il n’y a plus que trois ou quatre mois à attendre sa carte de résident. Mais ça valait le coup.

Pourquoi tant d’étapes pour obtenir un visa? Certains disent que c’est une réponse du gouvernement malgache au gouvernement Français, qui lui aussi , est très peu enclin à accorder le droit d’entrée aux Malagasy sur le territoire Européen. Même pour un petit séjour de tourisme, c’est tout une histoire. See next épisode …

Ps : pour ceux qui souhaitent connaitre la procédure exacte :

http://www.consulatmadagascar.fr/formalites/formalites-d-entree/visa-immigrant http://www.consulat-madagascargrandouest.fr/index.php/longsejour  http://www.consulatgeneraldemadagascarsaintetienne.com/m-18-visas.html